Dimanche 27 janvier 2008 représentation de :
Un Ballo in maschera
Opéra en trois actes, Livret d'Antonio Somma d'après le poème écrit par Eugène Scribe pour l'opéra de Daniel-François Esprit Aubert : Gustave III ou le Bal masqué.
Musique de Guiseppe VERDI
Opéra National de BORDEAUX.
Direction musicale : Paolo Olmi
Mise en scène : Carlos Wagner
Riccardo : Julian Gavin
Renato : James Westman
Amélia : Hui Hé
Ulrica : Elena Manistina
Oscar : Daphné Touchais
Samuel : Jérome Varnier
Tom : Antoine Garcin
Silvano : David Grousset
Un juge : Pierre Guillou
Un serviteur : Nicolas Pasquet
Choeur et orchestre de l'Opéra National de Bordeaux Aquitaine
Quelle joie de retrouver cette musique de Verdi à la fois puissante et subtile, au service du drame, qu'elle illustre et souligne
avec une efficacité redoutable. Réécouter ces mélodies, que l'on ne peut oublier après les avoir entendues pour la première fois, est toujours un grand plaisir.
Les divers enregistrements ont rendu l'oreille exigeante, mais l'Opéra est un spectacle vivant avec ses sommets d'émotions, ses imperfections inévitables et, parfois des moments de perfection absolue.
Cette représentation se situe dans la juste mesure sur le plan musical. Paolo Olmi peine, au début, à rassembler son monde et à constituer - comme c'est son rôle - un tout cohérent ... puis, petit à petit, la concorde s'établit et la musique de Verdi apparaît !
Hui Hé déploie son lyrico spinto sonore et chaud et use de sa puissance qui semble sans limite ... même dans les aigus forte elle ne semble pas au bout de ses possibilités. Cette cantatrice chinoise est déjà venu chanter deux autres rôles à Bordeaux : Tosca en Février 2005, Aïda en Mars 2006 et pour l'avoir entendue à ces deux occasions, je peux mesurer la progression vocale de cette artiste en écoutant son Amélia d'aujourd'hui. Déjà le contraste était flagrant entre sa Tosca, chantée totalement "en force" avec peu de subtilité et sans grand souci du personnage et des émotions qu'il est sensé éprouver, et une Aïda totalement habitée par son rôle, chantant en finesse avec un légato "sur le souffle" que je ne lui connaissais pas. Dans ce Bal masqué, on retrouve la cantatrice au faîte de sa maturité vocale : timbre charnu et verdien (ce qui est rarement le cas chez les cantatrices extrèmes-orientales) caractérisation du personnage : son Amélia n'est pas seulement victime du système social dans lequel elle évolue, Hui Hé campe une femme de caractère qui cherche à agir, malgré tout, sur ce qui lui arrive. J'espère que nous pourrons continuer à l'entendre à Bordeaux car sa carrière internationale pourrait l'éloigner de notre beau théatre.
à suivre ...
Les divers enregistrements ont rendu l'oreille exigeante, mais l'Opéra est un spectacle vivant avec ses sommets d'émotions, ses imperfections inévitables et, parfois des moments de perfection absolue.
Cette représentation se situe dans la juste mesure sur le plan musical. Paolo Olmi peine, au début, à rassembler son monde et à constituer - comme c'est son rôle - un tout cohérent ... puis, petit à petit, la concorde s'établit et la musique de Verdi apparaît !
Hui Hé
Photo : Frédéric Desmesure
Site Forum opéra
Photo : Frédéric Desmesure
Site Forum opéra
Hui Hé déploie son lyrico spinto sonore et chaud et use de sa puissance qui semble sans limite ... même dans les aigus forte elle ne semble pas au bout de ses possibilités. Cette cantatrice chinoise est déjà venu chanter deux autres rôles à Bordeaux : Tosca en Février 2005, Aïda en Mars 2006 et pour l'avoir entendue à ces deux occasions, je peux mesurer la progression vocale de cette artiste en écoutant son Amélia d'aujourd'hui. Déjà le contraste était flagrant entre sa Tosca, chantée totalement "en force" avec peu de subtilité et sans grand souci du personnage et des émotions qu'il est sensé éprouver, et une Aïda totalement habitée par son rôle, chantant en finesse avec un légato "sur le souffle" que je ne lui connaissais pas. Dans ce Bal masqué, on retrouve la cantatrice au faîte de sa maturité vocale : timbre charnu et verdien (ce qui est rarement le cas chez les cantatrices extrèmes-orientales) caractérisation du personnage : son Amélia n'est pas seulement victime du système social dans lequel elle évolue, Hui Hé campe une femme de caractère qui cherche à agir, malgré tout, sur ce qui lui arrive. J'espère que nous pourrons continuer à l'entendre à Bordeaux car sa carrière internationale pourrait l'éloigner de notre beau théatre.
Eléna Manistina
Photo : Frédéric Desmesure
Site Forum opéra
Eléna Manistina, Mezzo-soprano puissante et sonore, nous offre une Ulrica de grande classe. On pense aux grandes devancières (Fédora Barbieri, Guilietta
Simionato et bien d'autres ...) qui n'auraient pas à rougir de sa prestation de ce soir. Peu aidée par la mise en scène, qui en fait une magicienne un peu grotesque, elle domine la
tessiture (très grave) du rôle sans difficulté apparente. Elle utilise sa grande voix et son timbre sombre, à grain serré, pour susciter la démesure du personnage d'Ulrica. J'avais pu l'entendre
lors de sa prise de rôle dans Amnéris aux côtés de Hui Hé dans l'Aïda de Mars 2006. Là aussi, belle progression, on peut constater sa connaissance profonde du chant verdien et une technique
vocale de toute première qualité qui lui permet d'émettre les "extrèmes graves" sans les poitriner (je n'avais jamais entendu cela). Grande artiste, Bravo Madame Manistina.Site Forum opéra
à suivre ...