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REPUBLICATION REVUE ET AUGMENTEE D'UN ARTICLE DE 2008 ... LES AMOUREUX DE MOZART M'EN SAURONS GRE, J'ESPERE !
Cosi fan Tutte ossia la scuola degli amanti. (Ainsi font-elles toutes ou, l'école des amants). "Opéra buffa" en deux actes, livret de Lorenzo da Ponte, musique de Wolfgang Amadé Mozart (KV 588) créé à Vienne, au Burgtheater, le 26 janvier 1790.
Résumé de l'action :
Acte 1
Un philosophe, Don Alfonso, entretient deux de ses amis, Ferrando et Guglielmo, sur l'amour. Les jeunes gens, outrés d'entendre mettre en doute la vertu des femmes qu'ils aiment, acceptent le pari que leur propose Don Alfonso : ils devront obéir aveuglément aux exigences d'un plan destiné a leur ouvrir les yeux sur la vraie nature de leurs fiancées. Fiordiligi et Dorabella s'inquiète de ne pas voir arriver leurs amoureux Ferrando et Guglielmo. Don Alfonso leur apprend qu'ils sont appelés à la guerre; les deux hommes se présentent alors pour faire leurs adieux. Don Alfonso réconforte les fiancées éplorées puis, resté seul, savoure par anticipation le succès de sa machination. Despina, la femme de chambre de Dorabella et Fiordiligi, se réjouit ouvertement du départ forcé de Ferrando et Guglielmo : le moment est venu (selon elle) pour ses maîtresses de profiter de leur liberté. Don Alfonso, après avoir mis Despina dans la confidence, lui demande d'introduire Ferrando et Guglielmo déguisés en Albanais. Les audacieuses déclarations des deux intrus ne réussissent qu'à attiser la colère des jeunes femmes. Les deux Albanais poussés par le désespoir (feint) avalent une fiole de faux arsenic. Despina, travestie en médecin, utilise avec succès l'aimant de Mesmer pour les ramener à la vie. Une dernière tentative de séduction est à nouveau repoussée.
Acte 2
Ayant entendu Despina faire l'éloge de la frivolité, Dorabella jette son dévolu sur Guglielmo (le fiancé de sa soeur) et Fiordiligi sur Ferrando. Don Alfonso laissent ces derniers en tête à tête avec les deux soeurs. Dorabella ne tarde pas à succomber au charme de Guglielmo et accepte de lui un pendentif qu'il substitue à celui de son vrai fiancé Ferrando. A peine le nouveau couple est-il sorti qu'entre Ferrando poursuivant vainement Fiordiligi de ses assiduités. Restée seul, Fiordiligi se repend de sa faiblesse. Ferrando relate a ses amis la rebuffade qu'il vient d'essuyer. En réponse Guglielmo lui présente son portrait, preuve de la trahison de Dorabella; mais l'expérience n'est pas encore terminée, et Don Alfonso exige une nouvelle tentative sur la plus vertueuse des deux soeurs. Fiordiligi (toujours déterminée à ne pas trahir son fiancé) veut rejoindre Ferrando sur le champ de bataille en endossant un uniforme. Surgit alors Ferrando (toujours déguisé en Albanais) apparemment désespéré, il obtient enfin sa capitulation. Guglielmo, comme Ferrando, est maintenant prêt à rompre ses fiançailles mais Don Alfonso tempère leur colère : de doubles noces seront célébrées le soir même. Les quatre nouveaux fiancés boivent à leur bonheur tout neuf. Despina, déguisée en notaire, fait signer aux deux jeunes femmes une parodie de contrat de mariage, mais l'arrivée imprévue des ex-fiancés et de leur troupe est annoncée par un choeur martial. Les jeunes femmes cachent les Albanais, qui profitent de la panique pour s'esquiver et revêtir leur uniforme de soldat. Ferrando et Guglielmo, ayant repris leurs véritables personnalités, jouent les amants bafoués. Don Alfonso lève alors le voile sur la supercherie et reforme les couples en les invitant à rire, en toutes circonstances, de la vie ; tous l'approuvent.
Malgré l'invraisemblance de la situation (comment les deux soeurs ne reconnaissent-elles pas leurs fiancés bien aimés en ces deux albanais grossièrement déguisés ?) Mozart à composé une de ses plus belle partition. Les airs et les ensembles entrecoupés de récitatifs sont tous plus beaux les uns que les autres et certains airs sont devenus les "chevaux de bataille" de bien des cantatrices. Cosi fan Tutte est un opéra que je chéris particulièrement.
Covent Garden 1997
Récitatif : Dove son ?
Terzettino de l'acte 1 : "Soave sia il vento"
Soave sia il vento |
Que suave soit le vent |
Fiordiligi : Soile Isokosky (Soprano)
Dorabella : Hélène Schneiderman (Mezzo-soprano)
Don Alfonso : Alessandra Corbelli (Basse)
par la grande Léontine Price au Lincoln Center de New-York
en 1982, sous la direction de Zubin Metha.
"Comme un roc demeure immobile
Contre les vents et la tempête;
ainsi pour toujours cette âme est forte
Dans sa fidélité et son amour ..."
Je publie cette vidéo (malgré sa qualité sonore approximative) car elle me semble emblématique de la manière dont il faut chanter cet air si difficile, d'une tessiture si étendue que la plupart des cantatrices se contentent de chanter les notes qu'elles possèdent sans se préoccuper des autres. Pour madame Price, il en est tout autrement puisqu'elle dispose de toutes les qualités de legato, de style et d'ampleur vocale qu'il faut pour chanter ce rôle trop souvent confié à des voix plutôt légères ou limitées. Elle incarne aussi, me semble-t-il, à merveille, le personnage de Fiordiligi dans toute sa constance : "Comme un roc", dit-elle ! Au deuxième acte le roc fondra comme banquise au soleil, devant l'obstination teintée de vengeance de Ferrando qui n'entend pas être le seul homme trompé dans cette histoire ... Cosi Fan Tutti ! (comme ils font tous)
Une interprétation contemporaine pour couronner le tout !
Julia Lezhnva n'a que 24 ans et si le chant est irréprochable (elle a presque toute les notes) l'interprétation est encore à approfondir ... mais je chipote ! c'est parfait !