Diagramme de Kircher : Les soixante-douze noms de Dieu
Le Théisme :
C'est l'affirmation philosophique de l'existence de Dieu. Le théiste croit en l'existence d'un dieu unique, providentiel, personnel et transcendant (séparé du monde) tel que peut le concevoir "naturellement" la raison. Dieu est évidemment bon, raisonnable, connaissable, craint et s'est révélé aux hommes. Il exerce son action sur le monde, sans pour cela en faire partie.
La religion chrétienne s'exprime de manière théiste : Dieu y est représenté comme un Être céleste qui apprécie les louanges, écoute les confessions, révèle sa volonté et appelle à une vie spirituelle en communion avec lui.
Certaines religions ne sont pas fondées sur une ou plusieurs divinités et ne sont donc pas explicitement théistes comme le bouddhisme et le confucianisme.
Le théisme affirme que :
- Tout ce qui n’est pas l’œuvre de l’homme est produit par une source originelle universelle et intelligente (nommée Dieu).
- Il n'est pas concevable que rien soit à l'origine de tout.
- Dieu a une existence personnelle et une action dans l'univers. Contrairement à la vision déiste, le théisme affirme clairement l'ingérence du divin dans les affaires humaines, ingérence qui peut être directe, ou passer par des intermédiaires (prophètes et institutions religieuses).
Dans son dictionnaire philosophique Voltaire affirme :
« Le Théiste est un homme fermement persuadé de l’existence d’un Être suprême aussi bon que puissant, qui a formé tous les êtres étendus, végétants, sentants, et réfléchissants ; qui perpétue leur espèce, qui punit sans cruauté les crimes, et récompense avec bonté les actions vertueuses.
Réuni dans ce principe avec le reste de l’univers, il n’embrasse aucune des sectes qui toutes se contredisent. Sa religion est la plus ancienne et la plus étendue ; car l’adoration simple d’un Dieu a précédé tous les systèmes du monde. Il parle une langue que tous les peuples entendent, pendant qu’ils ne s’entendent pas entre eux.
Il a des frères depuis Pékin jusqu’à la Cayenne, et il compte tous les sages pour ses frères. Il croit que la religion ne consiste ni dans les opinions d’une métaphysique inintelligible, ni dans de vains appareils, mais dans l’adoration et dans la justice. Faire le bien, voilà son culte ; être soumis à Dieu, voilà sa doctrine. Le mahométan lui crie : « Prends garde à toi si tu ne fais pas le pèlerinage à La Mecque ! » « Malheur à toi, lui dit un récollet, si tu ne fais pas un voyage à Notre-Dame de Lorette ! » Il rit de Lorette et de La Mecque ; mais il secourt l’indigent et il défend l’opprimé. »
Évidemment distinct du Déisme.
J.J. Rousseau peut être considéré comme un théiste.
" J'y vois [dans la profession de foi du vicaire savoyard], à peu de choses près, le théisme ou la religion naturelle, que les chrétiens affectent de confondre avec l'athéisme ou l'irréligion, qui est la doctrine directement opposée." (Rousseau, Émile, IV)
Le théisme s'oppose non seulement à l'athéisme qui est la négation de Dieu, mais encore au panthéisme qui est l'affirmation d'un dieu impersonnel et au déisme qui refuse à Dieu toute action providentielle.
Voir aussi : Agnosticisme