Hasard ? ... vous avez dit hasard ?
Demandez autour de vous si des personnes connaissent les coïncidences, elles vous répondront assurément oui. Par contre il y
a fort à parier que peu de gens connaissent la définition exacte ou même l'existence de la notion de " synchronicité".
Une coïncidence, disent les dictionnaires, correspond à des événements qui se produisent simultanément, par hasard. Mais il existe
certaines coïncidences que Carl Gustav Jung a nommées : "synchronicités". Elles sont plus complexes et chargées de sens, que les coïncidences ordinaires, elles laissent
une profonde et troublante impression à ceux qui en sont témoins.
Nous avons tous eu l'occasion d'entendre raconter ou de vivre des synchronicités. Qui n'a pas un jour pensé à un ami perdu
de vue depuis longtemps à l'instant même ou celui-ci téléphone ... "Les grands esprits se rencontrent" dit la sagesse populaire ou bien : "Il n'y a pas de hasard".
Avec le mathématicien W. Pauly, Carl Jung a élaboré une théorie de la "connexion" sans cause et sans motif : la
"synchronicité".
Jung en donné la définition suivante : Coïncidence simultanée et significative dans l'espace-temps entre des faits intérieurs et
extérieurs qui ne sont pas connectés et qui ne sont pas cause l'un de l'autre. L'important est que ces coïncidences soient significatives.
Je suis sûr que les visiteurs qui lisent cet article ont des exemples qu'ils
pourraient raconter ! ...
Comment expliquer de telles synchronicités ? Selon Jung, il existerait un inconscient collectif situé dans une autre dimension,
hors de l'espace-temps habituel, à la fois mémoire de l'humanité et âme de l'univers. [ le Philosophe PLOTIN pense de même ICI ] Comme une sorte de supra conscience cosmique à laquelle nous serions reliés par notre inconscient personnel. Dans cet
inconscient collectif se constitueraient des "centres d'énergie psychique potentielle" appelés : archétypes. Ceux-ci sont neutres et ne deviennent positifs ou négatifs,
bénéfiques ou maléfiques, qu'au contact de la conscience de l'individu.
Certaines circonstances sont propices à l'émergence de synchronicités : les états mystiques ou médiumniques, les états modifiés de
conscience, les liens affectifs et empathiques très étroits (cas des jumeaux - parents/enfants ...), les situations dramatiques, deuils, maladies graves, les difficultés sociales ou familiales
etc ...
Et si accepter de laisser parfois fleurir son intuition au détriment de la sempiternelle (et rassurante) raison était un moyen d'élargir, d'élever sa conscience individuelle pour
rejoindre l'inconscient collectif et accueillir sans appréhension les synchronicités lorsqu'elles se présentent ?
Les synchronicités nous interrogent et peuvent nous amener à redéfinir certains concepts qui semblent immuables : la raison, la réalité, la
vision que nous avons de l'Homme et de l'Univers ... Les êtres, les choses et les événements se trouveraient reliés, de façon acausale et sous-jacente, entre eux, par le sens et la
ressemblance (au lieu de cause → effet) avec la totalité de l'univers. Si Jung a "raison", il faudrait peut-être changer notre regard sur l'énigme de la vie et de la mort ... La découverte de la
non séparabilité des particules par les physiciens quantiques serait-elle une preuve de l'existence de la synchronicité ? Le débat est ouvert ... Les coïncidences signifiantes existent et ne
peuvent être niées même au cas où Jung se tromperait en parlant de synchronicité.
Une synchronicité personnellement vécue :
J'ai rendez-vous avec un grand ami à Paris. en attendant l'heure du RV je décide d'aller au cinéma, je fais la queue jusqu'à ce que l'on nous annonce que la salle est complète ... Je décide
alors de prendre le métro pour rejoindre mon ami au lieu de rendez-vous, quitte à attendre un peu. Perdu dans mes pensées, je me trompe de direction et arrive sur le quai de la direction inverse
... une rame de métro s'arrête sur le quai où je me trouve, la porte du wagon qui me fait face s'ouvre et, stupéfait je constate que mon ami est juste devant moi, dans ce wagon précisément. Il
s'était également trompé de direction. Sur le coup de la surprise nous continuons sans mot dire jusqu'à la station suivante ou nous reprenons un métro, dans le bon sens cette fois
!
Pour finir, cette petite histoire racontée par Jung lui-même :
Au cours d'une séance de psychanalyse, il écoutait une patiente qui lui racontait un de ses rêves ou le
personnage principal était un scarabée d'or ... Jung eut alors l'intuition du concept de synchronicité en constatant qu'au même instant, un scarabée - plus banal, celui là - venait de s'écraser
sur la vitre de son cabinet.
Un autre billet : la synchronicité - deuxième
partie