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La Chute de la Maison Usher (1960)

Première des huit adaptations des nouvelles d'Edgar Poe que le cinéaste américain Roger Corman (né en 1926) tournera de 1960 à 1965.
On lui doit plus d'une cinquantaine de films au titre de réalisateur et plus d'une centaine au titre de producteur. Formidable dénicheur de talents, il a lancé bon nombre de réalisateurs aujourd'hui reconnus comme Martin Scorsese, Ron Howard, Francis Ford Coppola, Joe Dante, le critique Peter Bogdanovich ou encore Jonathan Demme. Il a également diffusé des films de prestige (Truffaut, Fellini, Bergman...), un peu à l'opposé de sa production.



S'il existait un prix d'excellence dans les films de "série B", il faudrait y classer nombre de ces réalisations.. Roger Corman avait un principe simple : un budget très faible, un salaire de misère, un sujet avec de l'action et une assez grande liberté pourvu que le budget ne soit pas dépassé. Au final, les films du début de sa carrière étaient plus ou moins bâclés (fautes de raccords, micros dans le champ...), réalisés en moins de cinq jours, voire deux, une certaine dimension poétique y était présente malgré tout. Néanmoins, on trouve quelques réelles réussites, comme La Petite Boutique des horreurs, une comédie horrifique avec une plante carnivore très bavarde. Il s'est essayé à de nombreux genres, tel le film de gangster (Mitraillette Kelly, avec Charles Bronson en tueur plus vrai que nature), l'un de ses films les plus réussis.

Mais c'est le passionnant cycle Edgar Poe, dans une veine fantastique, qui a donné à Corman ses lettres de noblesse, et contribua à sa réputation en Europe. Pour la circonstance, il s'entoure d'une équipe de fidèles : l'écrivain Richard Matheson, ainsi que Charles Beaumont et Charles Griffith sont aux scénaris. Floyd Crosby, ancien opérateur de Friedrich Murnau, est de la partie. Pour les acteurs, Vincent Price qui est la star de ce cycle, Peter Lorre, Leo Gordon, Boris Karloff et Basil Rathbone sont également présents. Les histoires se déroulent dans de superbes décors de studio très colorés : manoirs hantés, paysages fantastiques, marécages envahis de brouillard, etc... La mise en scène est plus soignée que d'habitude, et Roger Corman, qui a œuvré pour un certain cinéma psychédélique (The Trip), affectionne les effets oniriques. Le résultat artistique est splendide. La Chute de la maison Usher (1960)  inaugure le cycle, Le Masque de la mort rouge, L'Empire de la terreur sont splendides et rendent parfaitement l'atmosphère de Poe. Le chef-d'oeuvre est incontestablement Le corbeau [dont je reparlerai]. Le poème original est transformé en une comédie burlesque, avec Price, Karloff, Lorre et le jeune Jack Nicholson, et s'achève par un duel de sorcellerie. Un feu d'artifice visuel. Inspiré par Lovecraft, La Malédiction d'Arkham, avec un poème de Poe en ouverture et final, est une réussite. Ces films témoignent d'un goût prononcé de Roger Corman pour le théâtral et une mise en scène presque expressionniste.

Le cycle Edgar Poe a eu une influence notable sur Tim Burton, [dont j'aurai également l'occasion de parler dans cette rubrique Films Cultes] notamment sur Sleepy Hollow et ses décors fantastiques. Tim Burton est d'ailleurs un grand fan de l'acteur Vincent Price.

Roger Corman    


Synopsis
Philip Withrop se rend a la maison Usher pour rencontrer sa fiancée Madeline. Roderick, le frère de Madeline, s'oppose a leur mariage. Madeline est victime d'une crise de catalepsie, et Roderick s'empresse de l'enterrer. Philip découvre la vérité, mais Madeline sort de son tombeau et veut tuer son frère. La maison s'écroule alors sur eux.

Distribution

  • Vincent Price : Roderick Usher
  • Mark Damon : Philip Winthrop
  • Myrna Fahey : Madeline Usher
  • Harry Ellerbe : Bristol

  • Malgré une qualité artistique qui pourrait être discutée, je classe le film de Roger Corman : "La chute de la maison Usher" dans la rubrique : "Mes films culte" car, pour moi, un des ingrédients d'un film réussi est  l'émotion qu'il suscite. Lorsque je l'ai vu pour la première fois, j'ai été transporté dans le monde onirique et coloré du réalisateur, lui-même inspiré par le conte d'Edgar Alan Poe ... j'ai accompagné les personnages tout au long de l'intrigue et j'ai éprouvé, comme eux, de la peur, de l'étonnement ... le "maître des cérémonie" Vincent Price donnant toute la mesure de son talent ! À redécouvrir en s'efforçant de garder une fraîcheur d'esprit et une disponibilité permettant d'apprécier cette oeuvre à sa juste mesure.

    Le DVD à très petit prix chez Amazon.fr


Tag(s) : #Mes- films- cultes
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