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Tannhäuser et le tournoi des chanteurs à la Wartburg.

Grand opéra romantique en 3 actes. Livret et musique : Richard Wagner

Création à Dresde le 19 Octobre 1845

 

Les opéras du compositeur allemand (1813 - 1883) participent d'une vision globale, d'une conception unique dans l'histoire de la musique. Il nous transmet  sa conception d'un monde tout à fait singulier basé sur les légendes et les héros germaniques très anciens. Dans le cas de Tannhäuser, il  trouve son thème dans un livre populaire sur le « Vénusberg ». La musique de cet opéra emmène ceux qui l'écoutent, et les mélodies si caractéristiques restent dans les mémoires. Une œuvre sombre, attachante et profondément romantique où l'amour est rédempteur comme (entre-autres) dans les opéras : Tristan und Isolde et Die Fliegende Holländer.


 


ARGUMENT

 

Acte I

Depuis de longues années, le chanteur et poète Tannhäuser séjourne dans la grotte de Vénus, célébrant tous les rites de l'amour charnel (Chœur : « Naht euch dem Strande »). Hélas, les plaisirs les plus raffinés finissent par perdre leur attrait, et Vénus observe avec angoisse la lassitude de son amant ("Geliebter, sag ... »).Il est en proie à la nostalgie du soleil et de la nature, et quand Vénus lui demande un nouveau chant, il le conclut par une supplique inattendue : il veut la quitter, retrouver les vertes prairies du monde réel (« Die töne Lob »). En vain Vénus déploie ses sortilèges (« Geliebter, komm ! »). Tannhäuser n'affirme sa passion  que pour mieux la fuir, tout en jurant d'exalter à jamais sa gloire (Stets soll nur dir ») . La colère de Vénus éclate (« Zieh hin, wahnbetörter ! »). Pour s'arracher à son étreinte, Tannhäuser invoque le nom de Marie. En un instant la grotte de Vénus disparaît, cédant la place à une verte vallée près du château de Wartbourg où un jeune pâtre promène son troupeau (« Frau Holda »). C'est le printemps, on entend au loin le chant des pèlerins (« Zu dir wall ich »). Tannhäuser bénit le miracle. Une partie de chasse du Landgrave de Thuringe traverse la vallée, ce sont d'anciens compagnons du chanteur. Parmi eux, son ami le plus cher, Wolfram von Echenbarch, qui le reconnaît (« Gegrusst sein uns ») et l'invite à les rejoindre. Voyant Tannhäuser hésitant, Wolfram prononce le nom d'Elisabeth, la nièce du Landgrave, en assurant le chanteur de sa fidélité (« Als du in kühnem Sange »). Bouleversé par ce souvenir, Tannhäuser décide de les suivre (« Zu ihr »).


 

Acte II

Elisabeth retrouve avec ravissement la salle des tounois poétiques où triomphait autrefois Tannhäuser (« Dich, teure Halle ») Le chanteur se précipite à ses pieds (« O Furstin »). Ensemble, ils célèbrent le miracle qui les a réunis (« Gepriesen sei die stunde »), alors que Wolfram les observant de loin, dit adieu à ses rêves d'amour. Le Landgrave qui n'ignore rien des sentiments de sa nièce pour Tannhäuser, accueille ses invités (Entrée des chevaliers : « Freudig begrüssen wir ») avant de proclamer les règles du tournoi. Celui qui évoquera avec le plus d'éclat les vertus de l'amour, recevra son prix des mains d'Elisabeth. C'est Wolfram qui s'avance le premier, pour chanter l'adoration distante et respectueuse de l'objet, comme on contemple une étoile (« Blick ich umbre »). Tannhäuser réplique aussitôt rejetant une vision aussi désincarnée de l'amour puis, répond plus vivement encore, glorifiant sans vergogne le désir charnel. Ses paroles provoquent une réaction  furieuse de Biterolf qui défend les valeurs chevaleresques. Tannhäuser, hors de lui, raille alors le vieux chanteur que défend Walter. Mais rien ne peut plus arrêter l'amant de Vénus : abandonnant toute réserve, il chante les voluptés de la grotte maudite (« Dir Göttin der liebe »). A ce discours scandaleux, les dames quittent la salle et les chevaliers brandissent leurs épées. Seule Elisabeth se dresse pour protéger le pêcheur ignorant la blessure mortelle qu'il vient de lui infliger (Zurük von ihm ») Tannhäuser bouleversé écoute le verdict du Landgrave : le criminel doit se joindre aux pèlerins qui se rendent à Rome, et ne revenir qu'après avoir obtenu le pardon du Saint-Siège. Elisabeth priera pour lui.

 

 

Acte III

Dans une vallée près de Warbourg, Elisabeth prie devant la statue de la vierge. Wolfram, qui veille sur elle, n'ignore pas qu'elle attend le retour des pèlerins. Leur procession traverse la vallée (« Beglükt darf ich ») mais Tannhäuser n'est pas parmi eux. Elisabeth se prosterne devant la statue dans une prière plus fervente encore (« Allmächt'ge Jungfrau »). Apercevant Wolfram, elle l'éloigne d'un geste tendre mais impérieux, avant de remonter seul le sentier menant au château. La suivant des yeux, Wolfram invoque son inaccessible étoile (« Wie Todesahnung »). Une silhouette apparaît soudain dans la nuit : c'est Tannhäuser, pâle, épuisé, couvert de haillons. Wolfram se précipite à sa rencontre mais recule aussitôt au son des paroles qui lui font horreur : son ami désire retourner dans la grotte de Vénus, unique salut qui désormais lui reste (« Inbrunst im Herzen »). Son pèlerinage fut vain, ayant écouté ses péchés, le Saint-Père lui refusa tout pardon, affirmant qu'une âme aussi dépravée ne peut renaître. Devant Wolfram, terrifié et abasourdi, Tannhäuser invoque Vénus et la déesse répond à son appel (« Willkommen, ungetreuer Mann ! »). Wolfram prononce alors à nouveau le nom d'Elisabeth, qui fait disparaître Vénus et ses maléfices, rendant à Tannhäuser ses esprits. Un cortège funèbre descend du Château, on conduit la dépouille d'Elisabeth qui, par sa mort, a libéré Tannhäuser du péché. Prosterné devant son cercueil, le chanteur rend l'âme. A cet instant, de jeunes pèlerins pénètrent dans la vallée, brandissant une crosse papale couverte de vert feuillage (« Heil, Heil ! Der Gnade Wunder Heil !).

Air de Wolfram "Wie Todesahnung" par Bernd Weikl (acte III)

 


 

 

Deborah Voigt, Elisabeth "Dich, Teure halle" (Acte II)


 

 

 Duo Tannhäuser-Vénus (Acte I)

 Début de l'ouverture de l'opéra par Herbert Von Karajan et la Philharmonie de Berlin


"Chant des pélerins"


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Tag(s) : #OPERA- et- musique- vocale
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