G. Rossini - La Cenerentola - scène finale - intérprétations comparées

19 Décembre 2009

La scène finale de l'opéra "La Cenerentola"(Cendrillon) de G. Rossini convient bien, il me semble, à cette période de fêtes qui s'annonce ...
Dans cette longue scène conclusive, Cendrillon raconte et pardonne à tous pour le mal qui lui a été fait, pour les injustices subies (Nacqui all'affano) ... et termine dans la joie des vocalises rossiniennes, redoutables à chanter mais terriblement efficaces (Non piu mesta).

Quelques interprétations très différentes les unes des autres en commençant par Maria Callas (Soprano assoluta), à Hambourg en 1962, à la fin de sa carrière (Hors concours comme d'habitude tant elle s'approprie le personnage et la musique d'une manière qui n'appartient qu'à elle, malgré une voix plus aussi stable qu'il serait nécessaire)

La très grande Mezzo Marilyn Horne (Mezzo-Soprano coloratura) dans la même scène finale ... somptuosité vocale, virtuosité et émotion vont de pair ... Du grand art ! on peut la retrouver sur ce blog : Biographie et ICI et encore ICI

Une cantatrice actuelle : Anne Sofie von Otter (Mezzo-Soprano) ... Suavité vocale et art du chant font que Rossini est bien là ... Cette grande mezzo chante beaucoup d'autres répertoires ... Loin du "spectaculaire" elle adapte sa voix avec beaucoup d'intelligence et de raffinement ... La musique d'abord !

Cécilia Bartoli (Mezzo soprano - contraltino) - ici dans un concert hommage à Maria Malibran à Barcelone - compense le manque de volume vocal avec des effets spectaculaires et beaucoup d'abattage ... Dans ce concert elle chante plutôt mieux que d'habitude et abandonne sa néfaste habitude de traiter les vocalises (qui doivent rester expressives) comme des numéros de haute voltige. Que de grâce ce soir là, madame Bartoli !

Tag(s) : #OPERA- et- musique- vocale

Ermonela Jaho - La Traviata - Lyon (2009)

Joyeux Noël

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Sandrine

12/02/2011 11:24

En fait, pour Cendrillon, il faudrait deux voix : un mezzo dramatique quand elle est malheureuse ( mais quand même en restant dans le léger car Rossini, ce n´est pas Wagner) et un mezzo léger quand elle accede au bonheur mais jamais pour un même rôle , l´on a vu deux artistes jouer á la même représentation. Pourtant, certains héros , á cause de leur évolution, devraient être chantés par plusieurs voix. Au fait, je n´ai jamais vu Maria Callas sur scene , j´avais trois ans quand elle est décédée mais je l´écoute souvent via Youtube.

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ANTIOCHUS

14/02/2011 15:30

Oui, vous avez raison, Sandrine, il faudrait deux voix ! comme c'est souvent le cas à l'opéra : - Il faudrait deux ténors pour chanter Don José : l'un lyrique : "Ma mère je l'a vois ..." et dramatique pour la redoutable scène finale. - Le cas de Léonore du Trouvère de Verdi demanderais aussi deux sopranos, lyrique avec des notes émises avec légèreté dans l'aigu et pour les passages dramatiques une couleur de voix presque sombre comme dans le "Miserere" ... Je n'ai jamais vu Callas sur scène, j'avais la trentaine lorsqu'elle est morte et sa carrière véritable s'est terminée à Londres dans une ultime Tosca en 1965. A écouter en priorité (si ce n'est déjà fait) Sonnambula - I puritani et ses Lucia de 1953 et 1959

Sandrine

09/02/2011 20:56

Ce n´est pas tellement ce que l´on chante qui classe notre voix mais le timbre et la maniere d´accéder aux notes, également quelles sont nos notes extrêmes: même une mezzo avec des aigus hors normes et chantant Dinorah sera toujours mezzo de par son timbre. Mais même pas besoin d´être hors norme: personnellement , je suis bien ordinaire mais j´arrive á chanter l´air des clochettes de Lakmé alors que je ne suis pas soprano: pour preuve, j´ai un timbre sombre et je descend au do2 , même parfois au si1 mais ma tessiture est mi bémol2-si4 : donc , je pense être mezzo mais je ne sais pas de quelle catégorie: honte á moi ! En voix de tête , je vais jusqu´au contre-ré/ contre-mi bémol et apres, c´est du sifflet.

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ANTIOCHUS

12/02/2011 10:56

Tout s'explique ... tu es chanteuse ... amie Sandrine ... Et qu'elle tessiture "callassienne" (sourire bienveillant) Je suis bien d'accord, ce n'est pas ce que l'on chante qui détermine la voix sinon ... Nathalie Dessay serait soprano lyrique (Manon - Traviata) et ce n'est évidemment pas le cas ... et Christa Ludwig aussi (La maréchale) ... je n'ai pas encore parlé de la grande Christa Ludwig sur ce blog mais elle l'archétype de la mezzo-soprano claire (puisque nous parlons du timbre) et j'ai une grande tendresse pour elle ... presque autant que pour Janet Baker ... c'est dire !

Sandrine

28/01/2011 16:35

Maria Callas avait une voix entre mezzo-soprano aigu et soprano grave: elle descendait plus bas qu´une soprano et montait plus haut qu´une mezzo avec un timbre entre les deux. Cenerentola est un rôle pour mezzo plutôt aigu ( ca monte jusqu´au si4). Une vraie soprano , á moins de le transposer, ne pourrait le chanter ( ca descend au sol dieze 2) Une mezzocontralto pourrait éventuellement l´aborder mais il faudrait qu´elle ait un aigu exceptionnellement solide comme , par exemple, Lucia Valentini Terrani. Si l´on veut être plus précis, Cenerentola est pour mezzo-soprano aigu léger colorature. Cecilia Bartoli est donc l´une des plus appropriées pour le chanter, ainsi que Tereza Berganza.

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ANTIOCHUS

07/02/2011 16:17

Et quand Callas chantait (à merveille) Sonnambula et Puritani ou, Ombra leggiera ... comment la classer ... surtout si l'on considère le début de sa carrière : Isolde et Walkûre ?

Alain

18/01/2011 15:33

Bonjour Antiochus hélas la video de M. Horne n'est plus disponible. S.Von Otter me déçoit, à cause je pense, de tempi trop lents qui mettent l'interprête à rude épreuve malgré une musicalité hors pair, une intelligence du texte, une voix à la beauté laiteuse à l'opposé de la voix "méditeranéenne" de C. Bartoli qui fait, fort bien, du Bartoli c'est à dire un numéro de charme à l'égard du public, une séance d'acrobaties de notes sans intentions dérrière, bref de la pyrotechnie vocale avec quelques laideurs ( les roucoulades graves du début de l'air). Je conçois que cela puisse plaire en concert, en représentation cela doit être différent. Fréderica Von Stade, que j'ai vue, était à mon sens supérieure tant en véracité du personnage qu'en beauté vocale et en simplicité de la ligne de chant. Dans Rossini il ne faut pas en rajouter, chanter ce qui est écrit est déjà assez virtuose. Comme R. Strauss disait: "ne jouez pas trop fort, c'est écrit assez fort" Bien à toi. Alain

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ANTIOCHUS

19/01/2011 09:33

Oui, malheureusement la vidéo de M. Horne a disparu de la toile ... malgré mes recherches je n'ai pu la retrouver ... c'est dommage parce qu'elle dominait (selon moi) la confrontation. Merci de ton analyse des voix proposées à la sagacité des lecteurs ... j'ajouterai que Von Otter souffre d'un petit manque de "tempérament" et Bartoli juste du contraire ... il aurait fallu ajouter Berganza ... et bien d'autres, Bonne journée, Alain

isis

20/12/2009 22:47

c'est Marilyn HORN qui a ma préférence dans ces versions que tu nous offres...pourtant, Bartoli est "ma rossinienne " , j'aime sa voix,^même si elle en fait trop parfois, pour moi, cela va avec la musique de Rossini. Maria Callas, bien sûr...il faudra que je m'offre un album d'elle... Isis

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ANTIOCHUS

21/12/2009 08:33

Salut Isis, J'ai moi aussi une immense tendresse pour Marilyn Horne mais chaque chanteuse a ses propres qualités ... Quand à Callas, si tu me donnes une adresse par mail, je serais heureux de t'envoyer quelques copies de disques incontournables en cadeau de Noël ! Amitiés !

Jacqueline

19/12/2009 19:05

je viens de passer un bon moment à écouter les diffèrentes versions....bien sur la Bartoli fait beaucoup de mimiques...mais les aigus de nos grandes "divas" ne sont pas moins "exagérés"...et dieu sait si j'ai une vénération pour Maria Callas!!! Merci!!

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ANTIOCHUS

20/12/2009 09:56

C'est la musique de Rossini qui est la grande gagnante de cette confrontation ... La Bartoli chante dans son "arbre généalogique" ce qui lui facilite la tâche ! Merci d'avoir passé un peu de temps à écouter les différentes versions de cet air fabuleux ! Bonne journée Jacqueline !