Compositeur italien (Venise 1876 - Venise 1948).
Fils d'un peintre bavarois, il étudia les beaux-arts à
Rome, puis à Munich, où il décida de sa nouvelle orientation, complétant sa formation musicale à Venise et Milan. Un opéra, "Irène" (Venise, 1895), dont il avait écrit le livret, une
audition de ses œuvres en 1897 et "Cendrillon" (Milan, 1900) ne lui apportèrent que déboires ; mais, en 1903, ses "Donne curiose", d'après Goldoni, triomphaient à Munich en lui
révélant sa véritable vocation : en pleine époque naturaliste, cette œuvre en totale contradiction avec le langage de Tosca, Louise,
Pelléas, Salomé, Butterfly semblait renouer avec l'esprit de Mozart et Da Ponte.
Un succès croissant salua "I Quattro Rusteghi" (1906) avec ses dialogues en vénitien , le "Secret de Suzanne" (1909) et "les Joyaux de la Madone" (1911), ces trois œuvres n'ayant jamais quitté le répertoire international. "L'Amour médecin", d'après Molière, puis "Sly", une tentative plus dramatique, connurent moins de succès, mais avec "La Vedova scaltra" (1931) et "Il Campiello" (1935), Wolf Ferrari renouait heureusement avec Goldoni, bien que le genre fût désormais épuisé.
Wolf Ferrari demeure un isolé dans l'évolution du théâtre lyrique italien, avec son lyrisme riche mais sans complaisance, son harmonie dont la science se cache sous l'apparente facilité, et avec un sens du « parlé » et un tempo intérieur rapide rarissime en son temps.
Il n'en a pas moins, avec Respighi, préparé le terrain aux compositeurs de la « génération des années quatre-vingts », et dans sa musique instrumentale (notamment son célèbre Concerto pour hautbois), s'inscrit parfaitement dans le courant du néo-classicisme européen de son époque.
Laissez-vous séduire par ce mélodiste qui semble "balancer" entre le classicisme et le goût musical de son temps ... il tire très bien, malgré tout, son épingle du jeu et nous offre des oeuvres
qui ne ressemblent à aucunes autres ...
Concertino pour Haubois et Orchestre
Sinfonia Brevis