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ARTICLE REVU ET AUGMENTÉ

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La Rose symbolique


Remarquable par sa beauté, sa forme et son parfum, la rose est la fleur symbolique la plus employée en Occident. Elle correspond dans l'ensemble à ce qu'est le lotus, en Asie, l'un et l'autre étant très proches du symbole de la roue. L'aspect le plus général de ce symbolisme floral est celui de la manifestation, issue des eaux primordiales, au-dessus desquelles elle s'élève et s'épanouit. Cet aspect n'est d'ailleurs pas étranger à l'Inde, où la rose cosmique Triparasundarî sert de référence à la beauté de la Mère divine. Elle désigne une perfection achevée, un accomplissement sans défaut. Elle symbolise aussi la coupe de vie, l'âme, le cœur, I'amour.

La rose est, dans l'iconographie Chrétienne, soit la coupe qui recueille le sang du Christ, soit la transfiguration des gouttes de ce sang, soit le symbole des plaies du Christ. Un symbole rosicrucien figure cinq roses, une au centre et une sur chacun le bras de la Croix.
Ces images évoquent soit le Graal, soit la rosée céleste de la Rédemption. Les Rose-croix, dans leur emblème, placent la rose au centre de la Croix, c'est-à-dire à l'emplacement du cœur du Christ, du Sacré-Cœur. Ce symbole est le même que la Rosa candida de la Divine Comédie, laquelle ne peut manquer d'évoquer la Rose mystique des litanies chrétiennes, symbole de la Vierge ; le même peut-être aussi que celui du Roman de la Rose. Angelus Silesius (Poète mystique allemand du 17ème siècle) fait de la rose l’image de l'âme, celle aussi du Christ, dont l'âme reçoit l'empreinte. La rose d'or, autrefois bénie par le Pape le quatrième dimanche de Carême, était un symbole de puissance et d'instruction spirituelles Mais aussi sans doute un symbole de résurrection et d'immortalité.
La rosace gothique et la rose des vents marquent le passage, du symbolisme de la rose à celui de la roue.


Rosace de la cathédrale de Chartres
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... Il faut enfin noter le cas particulier, en mystique musulmane, d'un Saadi de Chiraz, pour qui le Jardin des Roses est celui de la contemplation : « J'irai cueillir les roses du jardin, mais le parfum du rosier m’a enivré. » Langage que la mystique chrétienne ne refuserait en aucune manière, en commentaire du Cantique des Cantiques sur la rose de Saron. La rose, par son rapport avec le sang répandu, paraît souvent être le symbole d’une renaissance mystique : sur le champ de bataille où sont tombés de nombreux héros, poussent des rosiers et des églantiers...
Des roses et des anémones sont sorties du sang d'adonis tandis que ce jeune dieu agonisait...

 

 

« Ne remets pas à demain ce que tu dois faire aujourd’hui [...]
Le jardin de roses est aujourd’hui plein de fleurs,

mais demain, quand tu voudras cueillir une rose,
il ne pourra peut-être pas t’en offrir une seule ».

FIRDOUSSI (vers 940 – vers 1020) Poète perse


 

 

La rose et la couleur rose constitueraient un symbole de régénération du fait de la parenté sémantique du latin rosa avec ros, la pluie, la rosée. La rose et sa couleur étaient les symboles du premier degré de régénération et d'initiation aux mystères. L'âne d'Apulée recouvre la forme humaine, en mangeant une couronne de roses vermeilles que lui présente le grand prêtre d'Isis. Le rosier est l'image du régénéré, comme la rosée est le symbole de la régénération. Et la rose, dans les textes sacrés, accompagne bien souvent le vert, ce qui confirme cette interprétation. Ainsi dans l'Écclésiaste, il est dit : « J'ai grandi comme les plants de roses de Jéricho, comme un olivier magnifique dans la plaine ». L'olivier était consacré à Athéna et les roses suggèrent les mystères de l'initiation. En outre, les rosiers étaient consacrés à Aphrodite en même temps qu'à Athéna. La rose était chez les Grecs une fleur blanche, mais lorsque Adonis protégé d'Aphrodite fut blessé à mort, la Déesse courut vers lui, se piqua à une épine et le sang colora les roses qui lui étaient consacrées.
Rose-musique
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C'est ce symbolisme de régénération qui fait que, depuis l'Antiquité, on dépose des roses sur les tombes : les anciens nommaient cette cérémonie rosalia et tous les ans, au mois de mai, offraient aux mânes des défunts des mets de roses. Hécate, déesse des Enfers, était parfois représentée la tête ceinte d'une guirlande de roses à cinq feuilles. On sait que le nombre cinq succédant au quatre, nombre d'accomplissement, marque le départ d'un nouveau cycle.


Au septième siècle, selon Bède (moine et lettré anglo-saxon), le tombeau de Jésus-Christ était peint d'une couleur mélangée de blanc et de rouge. On retrouve ces deux éléments composants de la couleur rose, le rouge et le blanc, avec leur valeur symbolique traditionnelle, sur tous les plans, du profane au sacré, dans la différence accordée aux offrandes de roses blanches et de roses rouges, ainsi que dans la différence entre les notions de passion et de pureté et celles d'amour transcendant et de sagesse divine. Aux armes des religieuses, dit le "Palais de l'honneur" (science héraldique du blazon), on place une couronne – composée de branches de rosier blanc avec ses feuilles, ses roses et ses épines –  qui dénotent la chasteté qu’elles ont conservée parmi les épines et les mortifications de la vie.


La rose est devenue un symbole de l'amour et plus encore du don de l'amour, de l'amour pur. La rose comme fleur d'amour remplace le lotus égyptien et le narcisse grec. Les roses celtiques, vivaces et fières, ne sont pas dépourvues d'épines. Notons celle du Roman de la Rose, dont Guillaume de Lorris el Jean de Meung font le mystérieux tabernacle du Jardin d'Amour de la Chevalerie, celle de rosa mystica des litanies de la Vierge, les roses d'or que les Papes donneront aux princesses méritantes, enfin l'immense fleur symbolique que Béatrice montre à Dante sincère et fidèle parvenu au dernier cercle du Paradis, rose et rosace à la fois.

Blanche ou rouge, la rose est une des fleurs préférées des alchimistes dont les traités s'intitulent souvent «rosiers des philosophes». La rose blanche, comme le lys fut liée, à l'oeuvre au blanc tandis que la rose rouge fut associée à l'oeuvre au rouge. La plupart de ces roses ont sept pétales dont chacun évoque un métal ou une opération de l'œuvre. Une rose bleue (ou noire) serait le symbole de l'impossible.

Naissance de Vénus - Sandro Botticelli
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En peinture, la rose est présente dans de nombreux tableaux liés à l’amour et en particulier à l’« amour universel » que représente la Vierge Marie aussi appelé, « la rose sans épines ». Ainsi la Naissance de Vénus, de Sandro Botticelli nous montre un ciel où roses et pétales flottent au vent. On retrouve la rose dans les natures mortes des peintres flamands et hollandais du XVIIème siècle, avec de somptueuses compositions florales, ainsi que chez les impressionnistes.


Bouquet de roses : Jan Frans van Dael (18ème siècle)
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Documentation de ce billet :
Au fil de mes lectures et divers dictionnaires et ouvrages
à propos du symbolisme de la Rose.

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Tag(s) : #Franc-Maçonnerie- et -symbolisme
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