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LE CARAVAGE


MA RENCONTRE avec ce fabuleux peintre a eu lieu, il y a bien longtemps, au détour d'une des galeries du Palazzo Pitti à Florence, au milieu d'un foisonnement d'oeuvres picturales comme seuls les italiens savent l'organiser, je me suis retrouvé "nez à nez" avec la tête coupée de Méduse (à découvrir au bas de cet article). L'émotion à été grande : l'étrangeté du sujet, le traitement si particulier de la lumière, la dramatisation presque outrée de l'œuvre m'ont bouleversé ... plus tard, j'ai fait connaissance avec d'autres toiles plus "douces" (mais tout aussi fortes) de ce peintre d'exception ...

 

Le-Caravage.jpg

Autoportrait : "Petit Bacchus malade" (1593)

 

   Né en 1573 à Caravaggio, Michelangelo Merisi, dit « Le Caravage », vient à Rome vers l'âge de 15 ans, luttant contre la misère et une santé précaire. Moins de 10 ans plus tard, on parle de lui comme celeberissimo pittore, protégé par des mécènes illustres et puissants. Mais son tempérament colérique et violent lui vaut aussi des démêlés avec la police : querelles, rixes, affaires de mœurs, fuite vers Naples, Malte, la Sicile. Il meurt de la malaria en 1610, sur le chemin du retour à Rome.

   Son art se distingue par le traitement contrasté de la lumière qui dramatise le sujet, traité par ailleurs sur le mode d'un réalisme objectif associé à une dimension méditative. Le naturalisme avec lequel l'artiste traita à plusieurs reprises les scènes religieuses suscita l'indignation du clergé. Il a trouvé, dans son art, une sorte de « rédemption à toutes ses turpitudes », mais il fallut attendre le début du XXe siècle pour que son génie soit pleinement reconnu, indépendamment de sa réputation sulfureuse.

 

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Une autre version :

Le-caravage-2.jpg

 

   Dans son roman, ”la Course à l’abîme” Dominique Fernandez, imagine que Le Caravage a voulu peindre un castrat, beau jeune homme, que le cardinal Aldobrandini avait ramené de la  Chapelle Sixtine.  Il s’aperçut du trouble produit sur le Caravage et lui demanda de faire son portrait. C’est à ce moment que Mario le compagnon du Caravage, prit d’une jalousie féroce, accepta de poser à la place du chanteur, fardé avec du Khôl autour des yeux, de la poudre sur les joues et du rouge sur les lèvres, un luth dans la main. Le cardinal lui apprit à placer les doigts sur les six doubles cordes du luth, le chanteur lui enseigna à placer la langue contre les dents et à garder la bouche entr’ouverte, de manière à prolonger la note. D’après la partition, il chante un madrigal de Jacob Arcadelt :"Voi sapete che io v’amo" (vous savez que je vous aime).

 

le-caravage-le-joueur-de-luth-detail.1238128057.JPGDétail


    Le luth, la flûte à bec, la partition, le violon, font de ce tableau un bel hommage à la musique. L’ambigüité du personnage,  moitié féminin, moitié masculin, la sensualité ont du choquer à l’époque. Le Caravage, audacieux, cherche avant tout le naturalisme du personnage. Sa lumière est contrastée, avec des ombres profondes, elle fait surgir le modèle étrange dans toute sa vérité mystérieuse.

 

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Tête de Méduse peinte par Le Caravage.
Huile sur cuir montée sur bouclier de bois (1592-1600).

Tag(s) : #Peinture - gravure - dessin
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