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 J'avais déjà écrit cet article à propos du deuil ... sans le publier ... le sujet est si intime et si délicat à aborder ... Il me semble qu'il est opportun de le publier ce matin, après l'ignoble massacre perpétré au sein même d'une école juive de Toulouse ... 3 morts, dont deux enfants ... je pense à eux mais aussi à leurs familles plongées dans le deuil : douleur et chagrin sans fin ... avec la consolation de la croyance en un Dieu miséricordieux ... tout au moins je l'espère pour eux ... Je m'associe à leur peine.
Lors de deuils personnels ... j'ai presque regretté d'être agnostique et de ne point jouir de cette consolation là. André Comte-Sponville se place dans l'hypothèse de l'Athéisme et termine le petit texte que je cite par : "Il n'y a que l'horreur, il n'y a que la souffrance; il n'y a que l'inconsolable. Comme on aimerait, alors, croire en Dieu! Comme on envie, parfois, ceux qui y croient !"
A.

 


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«Reste la mort des autres, et elle est autrement réelle, autrement douloureuse, autrement insupportable. C'est là que l'athée est le plus démuni. Cet être qu'il aimait plus que tout - son enfant, son parent, son conjoint, son meilleur ami -, voilà que la mort le lui arrache. Comment n'en serait-il pas déchiré? Aucune consolation pour lui, aucune compensation, juste ce petit peu d'apaisement parfois: l'idée que l'autre, au moins, ne souffrira plus, qu'il n'a pas, lui, à supporter cette horreur, cet arrachement, cette atrocité... Il faudra beaucoup de temps pour que la douleur s'atténue, peu à peu, pour qu'elle devienne supportable, pour que le souvenir de celui qu'on a perdu, de plaie ouverte qu'il était d'abord, se transforme progressivement en nostalgie, puis en douceur, puis en gratitude, presque en bonheur... On se disait: «Comme c'est atroce qu'il ne soit plus!» Puis les années passent, et voilà qu'on se dit: «Comme c'est bien qu'il ait vécu, que nous nous soyons rencontrés, connus, aimés!» Travail du deuil: travail du temps et de la mémoire, de l'acceptation et de la fidélité. Mais sur le coup, c'est évidemment impossible. Il n'y a que l'horreur, il n'y a que la souffrance; il n'y a que l'inconsolable. Comme on aimerait, alors, croire en Dieu! Comme on envie, parfois, ceux qui y croient!»

(A. Comte-Sponville, "L'esprit de l'athéisme".
Introduction à une spiritualité sans Dieu, Paris, Albin Michel)


 

Etapes du deuil
D'après le travail d'Élisabeth Kübler-Ross


 

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La Descente

Le deuil commence par le choc de la perte.

La Perte : Si le moment de la perte n’est pas perçu le travail de deuil ne peut pas s’engager.

Le Déni :  Cette étape est d’autant plus fortement ressentie que l’attachement est rompu de façon soudaine, inattendue (« c’est n’est pas possible, pas moi, pas maintenant »).

La Colère : Va du ronchonnement accusateur à la fureur (« ce n’est pas juste », « ils n’avaient pas le droit »).

La Peur :  Peur pour soi ou peur pour les autres, peur ponctuelle ou angoisse globale. Le monde apparaît comme une source de dangers insurmontables.(« qu'est-ce que je vais devenir, comment vais-je faire face » Ici apparaît le problème de mobilité.

La Tristesse : Étape décisive et difficile pour affronter la réalité car on prend conscience que ce qui a été fait a été fait et qu'il n’y a plus rien à faire.

 

La Remontée  : On sort de l’impasse, l’espoir renaît 

L’Acceptation : « C’est dur mais c’est ainsi et je vais continuer à vivre le mieux possible. » Dans cette démarche d’acceptation, c’est la personne qui vit le deuil qui passe au premier plan et non plus l’objet du deuil.

Le Pardon : Pardon à soi-même, renoncer à l’illusion de la toute puissance, ne plus se laisser envahir par la culpabilité. Ensuite vient le pardon aux auteurs de la perte.

Quête du sens : ou le  cadeau caché : « grâce au deuil j’ai pu... » Il s’agit de reconnaître et d’accepter que le deuil a permis de faire des choses non envisageables dans l’ancienne situation.

La Sérénité : (accès au nouvel attachement) : La personne a fait la paix avec ce moment de vie sans excès d’émotion. Elle vit dans l’ici et maintenant et ce qui lui arrive aujourd’hui a plus de retentissement que le passé. Si un nouveau projet se dessine, la personne est capable d’y adhérer.

 

 


Faisons une chaîne virtuelle mais néanmoins fortement symbolique pour nous associer aux victimes et aux familles dans le deuil et le chagrin ... l'article ci-dessus est un modeste maillon de cette chaîne humaine qu'il faudrait constituer face à la sauvagerie des idées racistes, de sinistre mémoire, transformées en actes barbares ! Ce sera ma minute de silence, chacun peut s'y associer, bien sûr !

 

 

Tag(s) : #Franc-Maçonnerie- et -symbolisme
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