Pour mon ami Alain B. et pour bien situer l'Art de cette immense cantatrice qu'est Eileen Farell la "mort d'Isolde" à la fin de l'opéra de Richard Wagner : "Tristan et
Isolde" ...
Eileen Farell Soprano (Isolde)
Doux et serein
comme il sourit
comme il ouvre
les yeux avec grâce,
le voyez-vous mes amis ?
Ne le verriez-vous pas ?
Toujours plus lumineux
comme il illumine
et s'élève
reflet des étoiles !
Comme son coeur
se dilate bravement,
la plénitude
jaillit en son sein !
Comme ses lèvres
avec une douceur délicieuse,
exhalent tendrement
un souffle suave :
Amis voyez !
Ne le sentez-vous pas et ne le voyez vous pas ?
Suis-je seule à entendre
cette mélodie qui avec douceur
d'une plainte si
merveilleuse et douce,
disant tout, réconciliant,
tirant d'elle son chant,
me pénètre,
s'élève,
retentit si juste,
vibre autour de moi ?
Sonores et claires,
ondulant autour de moi, sont-ce des vagues,
de douces brises ?
Sont-ce les ondes
de délicieux effluves ?
Comme ils s'enflent
et m'entourent de murmures.
Dois-je respirer ?
Dois-je prêter l'oreille ?
M'exhaler
en douceurs suaves ?
Dans la houle des vagues,
dans le flot qui ondule,
dans les sons qui modulent, dans la respiration de l'univers,
sous le souffle du tout,
se noyer,
sombrer
inconsciente !
Extrême plaisir !
Comme transfigurée, Isolde s'effondre doucement sur le corps de Tristan
Emotion et saisissement de tous les assistants.
Le rideau tombe lentement !
Voir aussi sur ce blog : cette même "mort d'Isolde" par Nina Stemme