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Dialogue :

   « - Moi, je serais plus proche de la philosophie inverse. Le monde est un océan de souffrance, de regrets, d'ennui et de solitude, et c'est pour ça que nous percevons la beauté, que nous sommes capables d'amour et qu'en fin de compte la vie est magnifique.

   - Je ne vous croyais pas si pessimiste !
  - Ce n'est pas du pessimisme, encore moins du désespoir. C'est bien ce que j'entends dans la musique de Mahler : une désolation, une désillusion totale mais qui est ouverte sur toutes les contemplations. Quand on n'a rien à perdre, on peut s'émerveiller de beaucoup de choses. En prison, un tout petit rayon de soleil n'a pas de prix. Il faut seulement être résigné à la prison à perpétuité, avoir dépassé l'espoir d'en sortir. (...)
   - C'est terrible, ce que vous me dites là ! Vous allez me donner le cafard pour une semaine.
   - Mais non, ce n'est pas ce que je cherche en tout cas. Ce que je veux vous dire, c'est que si nous ressentons parfois un bonheur si douloureux en écoutant de la musique, ce n'est pas parce que le bonheur est en nous et la souffrance dans la musique, mais plutôt l'inverse. Donc vous, vous travaillez dans le bonheur. Il n'y a pas lieu d'en avoir le cafard. Mahler est déroutant parce qu'il raconte ça. Dans ses symphonies, on s'entend écouter de la musique. C'est de la musique qui entend la musique. On voit à la fois l'ombre et la lumière. »

   Ces lignes sont les plus saisissantes (dit J.D. Appoggiature) - et sans doute les plus pertinentes - que j'aie jamais lues, relativement au génie de Mahler. Elles sont dues à Bernard Péchon-Pignero, qui les a consignées en page 54 de son roman «Mélomane». Une fois n'est pas coutume : je ne vous propose pas, pour les accompagner, de ces miraculeuses Symphonies «d'ombre et de lumière»… «Juste» ce poignant premier mouvement de «Quatuor avec Piano», un «Nicht zu schnell» aux accents brahmsiens, voire brucknériens. Surtout, œuvre d'un adolescent de seize ans, si «mahlérienne» déjà, quoique demeurée inachevée.


   Gustav Mahler nous a quittés voici exactement 102 ans, à Vienne, le 18 mai 1911. Que sa paix à la fois amère et douce vous accompagne toutes et tous ...

Avec l'aimable autorisation de Jacques D. Appoggiature

Je me joins à Jacques D. pour vous conseiller cette oeuvre splendide ... composée par un Gustav Malher de seize ans ...
 

Tag(s) : #Musique- de- chambre
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