JOYEUX NOËL 2013 À TOUS ...
Noël : éléments symboliques
Mithra et le taureau, fresque de la ville de Marino.
1. Origine : Dans le calendrier julien, on regardait le 25 décembre comme le solstice d’hiver. On y voyait la nativité du soleil parce que les jours commencent à s’allonger. Ce rituel de la nativité du soleil nous a été décrit par plusieurs auteurs de l’Antiquité. On sait ainsi que les fidèles se retiraient dans des sanctuaires cachés d’où ils sortaient à minuit en criant : "La Vierge a enfanté ! La lumière croît !".
Les Egyptiens représentaient même le soleil nouveau-né par l’image d’un petit enfant. Or, les
fidèles de Mithra identifiaient leur dieu avec le soleil, le Sol Invictus. Et sa naissance tombait le 25 décembre.
Etymologie du mot
"NOËL"
Le mot Noël (dont la première attestation écrite date de 1112) est issu par évolution phonétique (nael) et modification vocalique du latin natalis (« relatif à la naissance, natal »). Le o, remplaçant le a de l'ancien français nael, vient de la dissimilation des deux a de natalis. le tréma apparaît en 1718.
Pourquoi l’Eglise a-t-elle décidé de célébrer la Noël ?
Historiquement, ni l'année ni le jour
de la naissance de Jésus de Nazareth ne sont connues. Les Évangiles ne donnent aucune précision quant à la date de sa naissance. Au 4ème siècle, l'Eglise institua la Fête de la Nativité du Christ
pour remplacer une fête païenne célébrant le soleil (Culte de Mithra). Faire naître Jésus le 25 décembre privait le soleil de ses adorateurs …
Par ailleurs, la date du 25 décembre était très importante dans l’Empire romain parce que c’était la date
symbolique de la naissance de l’empereur romain considéré comme un dieu incarné depuis le règne d’Aurélien en 275. Après la conversion de l’empire romain au christianisme, la date du 25 décembre
a donc seulement changé d’affectation.
L'adoration des bergers lors de la Nativité,
Georges de La Tour, vers 1644.
2. symbolique
Avant l'ére chrétienne, les Anciens , respectueux de la Tradition, considéraient le temps
comme étant cyclique et non linéaire. Les fêtes n’étaient pas de simples commémorations, de simples anniversaires,
mais des réactualisations d’événements qui s’étaient produit auparavant.
les fêtes chrétiennes se calquent donc sur les anciennes fêtes dites païennes.
C’est ainsi que les fêtes des deux saints Jean prennent la place des deux fêtes du dieu Janus : [les solstices d'été et d'hiver].
La lumière
Noël et le solstice d’Hiver se fêtent au moment où le soleil atteint son point le plus bas sur l’horizon, au moment où les nuits
sont les plus longues. La lumière extérieure a entièrement disparu dans les profondeurs de la Terre. Nous sommes à une saison où la lumière de l'Été n’est plus qu’un souvenir et pas encore un
espoir. Cette période est parfaitement adaptée à l’introspection. C’est le moment d’accompagner la lumière vers l’intérieur de nous-mêmes pour y éclairer les parties obscures dont nous n’avons
pas trop conscience. C’est le moment du petit feu intérieur, celui qui demeure malgré les tempêtes et le froid extérieur. C’est la fête de la lumière retirée dans les ténèbres.
C’est cette lumière que l’on retrouve dans les bougies du sapin ou sur
celles de la couronne de la déesse Freya nordique.
C’est encore ce feu que l’on va retrouver dans la symbolisme de la bûche de Noël. C’est cette bûche que l’on allumait jadis à minuit, durant la nuit de Noël, et (dont les brandons étaient censés protéger la maison durant toute l’année contre l’incendie. Ceci provient des anciennes traditions celtiques. Ils choisissaient une grosse bûche enrubannée et décorée par la maîtresse de maison. L’enfant le plus jeune la badigeonnait d’eau-de-vie. L’aîné l’installait sur un échafaudage de petit bois et de brindilles avant d’y mettre le feu avec un tison venant de la Saint-Jean d'Été précédente. En brûlant, la bûche restitue la chaleur et la lumière solaire enfouie dans le bois. C’est ainsi que (le soleil invaincu reste présent à la mort du vieux soleil de l' an qui finit) !
La crèche : Elle est beaucoup plus récente que la fête de Noël qui lui a donné le jour. Les
toutes premières représentations de la Nativité apparaissent en France au IVe siècle. Au musée d’art chrétien d’Arles se voit un Enfant Jésus couché dans son berceau, avec Marie à ses côtés -
sans Joseph - visité par un berger avec sa houlette, et encadré par un âne et un bœuf. Mais, ce même motif se retrouve à Rome sur une peinture murale datée de 380.
Les échanges de cadeaux, le jour de Noël, seraient issus d'une coutume remontant au Romains qui s'offraient des présents au jour de l'an (fixé dès 153 avant notre ère au 1er janvier).
Le sapin : L’arbre de Noël est un conifère à feuilles persistantes qui fait
écho à "l’arbre de mai". La tradition de l’arbre de Noël nous vient d’Europe du Nord où tous les arbres ont déjà perdu leurs feuilles sauf les conifères. Il s’agit d’ailleurs le plus souvent d’un
épicéa et non d’un sapin. Le sapin est à l’image de la terre gelée comme pierre. Il ressemble au monde minéral et cristallin. Dans les pays scandinaves, le sapin illuminé était symbole de
continuité, de permanence et de renouveau. Dans le calendrier des arbres celtiques, chacun des 13 mois lunaire de 28 jours était dédié à un arbre. Les 13 mois font 364 jours. Le jour manquant
était le 23 décembre, jour de la mort du soleil, dédié à l’if. Le lendemain 24 décembre, jour de la renaissance du soleil, était dédié à l’épicéa, l’arbre de l’enfantement. D’où la pratique de
planter un épicéa le jour de la naissance d’un enfant.
En fait, ni le sapin, ni l’épicéa, ne sont des arbres de plaine. On aurait donc pu choisir le houx qui est , avec le buis, la seule espèce arborescente sauvage des forêts de plaine à ne pas perdre ses feuilles. Le houx est d’ailleurs une sorte d’arbre de Noël miniature avec ses feuilles piquantes et ses petits fruits rouges comme des boules de Noël. Le houx est une plante capable de s’adapter à tous les climats. Ses épines la protègent du bétail et elle recouvre ses feuilles d’une épaisse couche de cire qui les protège contre l’hiver durant lequel elles limitent leur transpiration (comme le font les conifères). Incapables de garder leurs feuilles, les autres arbres préfèrent les perdre, ce qui leur évite de transpirer et d’avoir donc à puiser de l’eau dans un sol durci par le gel.
Autre plante de Noël, la "rose de Noël" ou hellébore. Plante très toxique à propriétés tonicardiaques. Dangereuse comme la nuit, elle porte en elle la vie, comme la nuit est grosse du soleil. Ce n’est pas une rose, mais une renonculacée (famille du bouton d’or).
Sources diverses dont : Dictionnaire des symboles - Dictionnaire des superstitions mythes croyances et légendes
J.S. BACH - Oratorio de Noël - Staatskapelle Dresden
Dir. Vladimir Jurowski