Après la porte qui parlait de seuil, de passage, de choix ....
Une autre visualisation, un autre symbole du parcours humain me paraît essentiel : le Chemin !
Certains (certaines) l'imaginent comme un ruban déjà tracé devant eux, d'autres comme une spirale montante, d'autres encore comme un parcours tortueux et cahoteux, semé de congères et d'éboulis ... ou bien un cheminement à construire jour après jour avec patience et ténacité ! ...
Le chemin qui m'apparaît lorsque je prends le temps de le regarder, de le méditer, est un sentier de montagne qui grimpe au milieu d'une forêt. Il est étroit et, à tout moment, j'ai conscience du chemin parcouru. Il suffit pour cela de regarder vers le bas, à travers les frondaisons. On devine au loin la vallée protectrice et rassurante, presque maternelle - il est toujours possible de redescendre, donc ?
Devant, le regard ne porte pas loin. Le chemin fait des lacets et, au-delà de la peur légitime de ne pouvoir prévoir le
parcours, réside la surprise, la découverte : quelles nouvelles perspectives, quelles nouvelles pistes de connaissance s'ouvrent au détour du chemin ? Quelles nouvelles lumières
s'offrent à nous ?
Parfois, au départ du sentier principal, s'ouvrent des sentiers adjacents, comme des invites qu'il est bien dommage - parfois - de laisser derrière soi ... Le "choix" est ainsi fait qu'il crée en même temps qu'on le réalise la nécessité d'un "deuil".
La notion de "montée" - le chemin que je vois est ascensionnel - est primordiale car elle crée un changement de perspective et une source d'enrichissement, à chaque pas. Le cheminement est un parcours spirituel qui amène à changer constamment le regard que l'on porte sur le monde.
Même si, parfois, l'humeur, les événements, les états d'âmes, peuvent faire que l'on s'arrête à la lisière des choses ... s'asseoir un moment pour souffler un peu, se rafraîchir à une source (sait-on si on en trouvera une autre avant longtemps ?) ou, tout simplement, pour s'examiner, tenter de savoir où on en est, avec bienveillance ... vérifier si l'on a rien perdu de ce que l'on considère comme essentiel dans notre personne, notre identité et nos valeurs.
Même si les circonstances font que l'on est obligé de redescendre un peu, comme pour prendre de l'élan, il est
plus aisé, ensuite, de se remettre en route et d'aller à nouveau de l'avant ... jusqu'au prochain lacet, au prochain obstacle, avec leurs lot de découvertes, d'émerveillements et parfois de
désillusions ... continuer à vivre en fait ! ...
Antiochus