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En venant de la forme "Madrigal", au début du 17è siècle, Claudio Monteverdi (1567-1643) inventa l'Opéra .... Des madrigaux polyphoniques qui ne permettaient pas une grande lisibilité des textes mis en musique, il passa à la composition de madrigaux monodiques (8è livre -1638) pour voix solistes qui permettaient de déployer son génie mélodique tout en rendant très intelligibles les poèmes qui constituaient l'argument de ceux-ci ... Il composa ensuite des madrigaux de plus en plus élaborés avec solos et duos (Le combat de Tancrède et Clorinde - 1624) ... puis constitua la forme Opéra avec le célèbre ORFEO (déjà composé en 1607, remanié ensuite) et assura ainsi la transition entre la musique de la Renaissance et l'âge Baroque ...

Parmi les madrigaux pour voix soliste, je vous propose ci-dessous l'interprétation du ténor mexicain Rolando Villazòn dans l'air : "Si dolcè 'l tormento" extrait du CD "Combattimento" avec le Concert d'Astrée dirigé par Emmanuelle Haïm. Dans ce disque exceptionnel - grâce à la performance de Villazòn -, on peut entendre d'autres airs et duos tirés des recueils de madrigaux de Monteverdi et l'intégralité de l'oeuvre qui a donné le titre de l'album : Il combattimento di Tancdredi et Clorinda.


Rolando Villazòn compose un amoureux transit insatisfait et vibrant d'émotion ... il plie sa grande voix aux nécessités du style monteverdien et utile souvent un mezzo-voce corsé et plein d'intensité. Quelques accents "véristes" lui échappent parfois, ce qui explique quelques critiques mitigées concernant cet enregistrement de 2006 ... Mais l'amour, lui-même, ne porte-t-il pas vers certaines exagérations ? Écoutez jusqu'au bout cette mélodie qui revient et revient encore ... vous ne l'oublierez plus jamais !

Si dolce è 'l tormento
che in seno mi sta
ch'io vivo contento
per cruda beltà

Nel ciel di belezza
s'accresca fierezza
e manchi pieta
que sempre qual scoglio
all'onda d'orgoglio
mia fede sarà

La speme fallace
rivolgam'il pie,
diletto né pace
no scendano a me

E l'empia ch'adoro
mi nieghi ristoro
di buona mercè
tra doglia infinita
tra speme tradita
vivrà la mia fé

Per fuoco, per gelo
riposo non ho ;
nel porto del cielo
riposo havero

se colpo mortale
con rigido strale
il cor m'impiagio
cangiamo mia sorte
col dardo di morte
il cor sanero

 

Le tourment de mon coeur
est si doux
que je vis comblé
pour une cruelle beauté

Dans le ciel de beauté
la cruauté peut bien augmenter
et la pitié manquer,
tel un écueil,
ma fidélité se maintiendra
dans l'océan d'orgueil

Le fallacieux espoir
peut bien me revenir
ni joie ni paix
ne descendront sur moi

Et la cruelle que j'adore
peut bien me refuser
un juste réconfort,
ma fidélité vivra
entre douleur infinie
et espoir trahi.

Je ne trouve de repos
ni dans le feu, ni dans le gel ;
je connaîtrai le repos
au port du ciel

Si une flèche acerbe
m'a frappé au coeur
d'un coup morter
je changerai mon sort
et soignerai mon coeur
avec le trait de la mort.

 




Tag(s) : #OPERA- et- musique- vocale
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